SPACE HULK DEATH ANGEL - LA REVUE

Space Hulk Death Angel est un jeu de cartes (non à collectionner) édité par Fantasy Flight Games et reprenant le thème de Space Hulk. Il met en scène plusieurs Space Marines en armure Terminator explorant le Sin of Damnation, un Space Hulk rempli de Genestealers. Son originalité, par rapport au jeu de plateau avec figurines, est de proposer un système collaboratif où les joueurs ne jouent pas les uns contre les autres mais tous ensemble contre le système. Ainsi de 1 à 6 joueurs peuvent pénétrer dans le Sin of Damnation pour y affronter sa cargaison d'aliens féroces.

LE MATERIEL DE JEU
Le matériel de jeu tient dans une petite boite en carton facile à transporter : on y trouve des cartes de jeu représentant non seulement les Space Marines et Genestealers mais également des salles du Sin of Damnation (des Soutes Sombres à la Chapelle de Baal), des événements ou encore des cartes d'action. Le jeu utilise également des marqueurs de soutien en carton épais et un d6 spécial marqué de 0 à 5 (les faces 1, 2 et 3 sont également frappés d'un crâne) utilisé lors des combats entre Marines et aliens mais servant aussi ponctuellement pour certaines règles spéciales.

La qualité du matériel est indéniable : les cartes sont très agréables au touché et bénéficient d'illustrations d'excellente qualité. On regrettera juste que ces illustrations ne soient pas toutes du même auteur ce qui nuit (très) légèrement à l'homogénéité graphique du jeu. Les informations concernant le jeu y sont présentées de manière claire.

LES REGLES DE JEU
Chaque joueur prend la tête d'une équipe de 2 Space Marines (de 1 à 3 joueurs, chaque joueur devra contrôler plus d'une équipe). Chaque équipe possède ses propres forces et faiblesses (portée de tir et règles spéciales rattachées aux cartes d'action). On notera que les 12 Space Marines jouables sont ceux présentés dans la v3 du jeu de plateau Space Hulk, les vétérans ne seront donc pas dépaysés.

L'objectif du jeu est de visiter jusqu'à 4 lieux différents du Sin of Damnation, le quatrième et dernier lieu révélant la mission ultime des joueurs (sécuriser le lieu en supprimant tous les genestealers ou encore abattre un genestealer Alpha par exemple).

Chaque tour de jeu se décompose de la manière suivante.

Les joueurs choisissent pour leur équipe une carte action parmi trois possibles (Soutien, Attaque, Mouvement et Activation). La subtilité du système est qu'une équipe ne peut pas choisir la même action deux fois de suite : il faudra donc bien peser le pour et le contre pour chacune d'entre elle et anticiper les mauvaises surprises. Les joueurs résolvent les actions selon un ordre déterminé par la valeur de leur carte action puis c'est aux Genestealers d'attaquer et enfin une carte événement est tirée. Les cartes événement, outre leurs règles spéciales permettant de représenter une action particulière (la découverte d'un Space Marine qu'on croyait mort, un bolter qui s'enraye, une offensive surprise des genestealers, etc.), ces cartes événéments gèrent l'arrivée des genestealers et leurs déplacements par rapport aux Space Marines. Une fois certains critères atteints (généralement l'épuisement des renforts Genestealers), les Space Marines peuvent passer d'un lieu à un autre : ils en ont 3 à visiter avant d'atteindre le lieu final où est décrit l'objectif de leur mission.

Malgré un livret de règles plutôt obscur et mal écrit, le jeu est relativement simple à comprendre dès lors qu'on le teste au moins une fois. Il faut également accepter une certaine abstraction : les Space Marines sont placés en colonne pour représenter leur formation : les lieux secondaires (une porte, un corridor sombre, une bouche d'aération, etc.) et les essaims de genestealers sont placés en fonction de cette formation. Ce n'est pas toujours évident à se le représenter mais cela fonctionne.
Le système tourne plutôt bien et met régulièrement la pression sur les joueurs en lançant les genestealers à l'assaut et par le simple fait de les obliger à bien réfléchir au type d'action à faire (l'interdiction de répéter deux fois la même action est un gros facteur de stress et de réflexion). Chaque lieu visité possède sa propre spécificité et permet de casser la monotonie du jeu tout comme les cartes événéments dont les effets viennent bouleverser (en bien parfois, en mal souvent) l'équilibre toujours précaire de la situation. Certaines subtilités comme l'interdiction aux joueurs de se concerter dans certains cas bien précis contribuent grandement à imposer une atmosphère de jeu digne des corridors sombres et dangereux d'un Space Hulk.

La traduction française semble souffrir de nombreuses approximations qui obligeront les joueurs à souvent trancher dans le vif pour avancer dans le jeu. Cela n'a pas l'air critique mais ce n'est pas très professionnel de la part du distributeur français.

EN CONCLUSION
Space Hulk Death Angel est une excellente surprise qui arrive à retranscrire parfaitement l'ambiance de Space Hulk tout en évitant le piège d'être une simple retranscription du jeu de plateau d'origine en jeu de cartes.
Rapide à jouer et amusant même en mode solitaire, c'est vraiment une réussite.