La Nuit de la Trahison, Waiqar lança un assaut contre Timmoran dans le Val des Sorciers. En réponse, Timmoran détruisit l’Orbe et répandit ses éclats (les Étoiles de Timmoran) dans le monde entier. Rendu furieux par son échec, Waiqar succomba à ses démons. Il jura de ne jamais se reposer tant qu’il n’aurait pas récupéré le pouvoir de Timmoran, et se condamna à une existence immortelle. Ses hommes périrent à cause du poids de cette malédiction mais se relevèrent pour marcher à ses côtés, aussi loyaux dans la mort qu’ils l’avaient été dans la vie. Depuis lors, Waiqar a comploté depuis sa citadelle de Zorgas. Il fut le responsable de bien des malheurs qui se sont abattus sur Mennara, même si son nom disparut des mémoires. Aujourd’hui, plus mythe qu’homme, Waiqar avance ses légions. Une nouvelle obscurité se lève, et les plans séculaires de Waiqar arrivent à terme… Source : Livre des Règles Rune Age (page 19) ![]() La Légende de Timmorran À cette période, l’ennemi était un sorcier de l’Est. Son nom était Llovar des Locustes. La plus grande partie du royaume avait été mise à feu et à sang par les armées de Llovar, et nombre de grands hommes et femmes périrent sous leurs coups. Mais à la fin, les anciens héros réussirent à le vaincre, et le Locuste fut réduit au silence. Parmi ces héros se trouvaient Daqan, Triamlavar, Grumson et… Waiqar, ainsi que de nombreux autres. Mais le plus grand d’entre eux était le sorcier Timmorran. C’est lui qui terrassa Llovar, et c’est sous son intendance que les derniers rois survivants parvinrent à bâtir une nouvelle paix. Après les Premières Ténèbres, Timmorran s’installa dans une vallée tranquille et y bâtit Meryngir, une immense tour d’enseignement magique. Pourtant, malgré sa sagesse et sa puissance, Timmorran était vieux et devait avoir senti le vent de la mortalité souffler dans ses os. Il désirait transmettre sa magie aux générations futures, ce qui le conduisit à commettre une terrible erreur. Il commença à créer un puissant artefact, qu’il baptisa l’Orbe du Ciel. Celui-ci était constitué d’un énorme cristal dans lequel Timmorran canalisa ses pouvoirs et sa magie. L’orbe recelait ainsi une puissance magique pure, libre et aisément utilisable par des sorciers de moindre envergure. Pourtant, ce pouvoir n’était ni bénéfique, ni maléfique. Sans le discernement de Timmorran, sans son sens du bien et du mal pour le guider, ce n’était que… du pouvoir.
Tandis que la porte de la tour cédait finalement aux assauts des troupes de Waiqar, des légions d’oiseaux apparurent et leur innombrable essaim décrivit bientôt des cercles dans le ciel nocturne au-dessus de l’édifice. Lumii prit son essor au cœur de ce formidable vol, et les archers du Traître furent incapables de le distinguer parmi la flopée de corbeaux qui obstruait le firmament. C’est ainsi que Lumii Tamar s’éclipsa durant la Nuit de la Trahison, et que Timmorran plaça l’Orbe du Ciel hors de portée de Waiqar.
Au centre de la clameur, Waiqar offrait tranquillement ses bras à la pluie ; elle ne l’affectait pas. Les gouttes mortelles glissaient comme de l’huile le long de sa peau blanche. On dit que chaque enfant du royaume s’éveilla à cet instant, prêtant ces cris terrifiants à ceux des damnés qui restaient prisonniers de la Vallée du Sorcier. Le silence finit par retomber, et l’averse prit fin. Seul Waiqar était encore debout ; le vent faisait virevolter ses robes noires tel un écran de fumée autour de lui. Lorsqu’il baissa les bras, les nuages s’ouvrirent et la lune révéla la scène macabre qui couvrait le sol de la vallée. Ce qui formait encore une armée quelques minutes auparavant n’était plus qu’un champ silencieux de chair liquéfiée et d’os. Des centaines de milliers de squelettes en armure gisaient devant lui, recroquevillés sous l’effet de la douleur qui leur avait été infligée dans les dernières secondes de leur vie. Les armures trempées et les armes abandonnées au sol luisaient sous la lune comme des pierres dans un lac d’encre. Les plumes des corbeaux cascadaient à travers la zone, telles des feuilles tombées de l’arbre de la mort. Sous la contrainte, Waiqar commença soudain à psalmodier d’une voix qui n’était pas la sienne. Bien qu’il ne connaisse pas les mots qu’il prononçait, il comprenait leur signification. Ils parlaient de poussière et de tombeau, d’humus et de vers, de tendons putréfiés et de terre gelée. À mesure que ses incantations gagnaient en intensité, un vent glacial se mit à souffler sur le sol de la vallée et l’armure trempée des morts se couvrit de givre. C’est alors que les morts commencèrent à se lever. Un par un, les soldats se redressaient lentement, le regard éteint à l’exception d’une minuscule étincelle violette. C’étaient de fiers guerriers qui, de leur vivant, avaient été abusés par des mensonges, et dont l’identité venait d’être usurpée par un rituel impie. Hélas, alors même qu’ils se relevaient dans la mort, ils étaient tout aussi férocement loyaux à leur général qu’ils l’avaient été leur vie durant… L’Ombre du Passé Depuis la Nuit de la Trahison et au cours des siècles qui suivirent, Waiqar l’Immortel n’a jamais relâché ses efforts pour récupérer l’Orbe du Ciel – à n’importe quel prix. Seuls les Seigneurs Daqan se dressent aujourd’hui sur son chemin. ![]() |